Jean-Baptiste Carhaix, Première manifestation de personnes atteintes par le VIH/sida, San Francisco, au carrefour Castro Street et Market Street, 2 mai 1983 ©Jean-Baptiste Carhaix

De la recherche au musée

À l’occasion de la journée internationale des musées, la délégation Ile-de-France Meudon du CNRS revient sur l’implication de ses différents laboratoires dans les musées de France.

La recherche pour faciliter l’accès à des collections de musées

Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherche au sein de l’institut des mondes africains (CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) a créé une cartographie prénommée « Le Monde de Musées » à destination d’étudiants ou de jeunes chercheurs souhaitant mieux connaître les collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France.

Depuis septembre 2021, cette cartographie permet d’avoir accès à plusieurs informations. Sur cette base de données, on retrouve une description de chaque musée pour mieux cerner la place qu’y occupent les collections d’objets africains ou océaniens ; des informations sur le nombre d’objets conservés, leur typologie et leur origine géographique ; et l’histoire des collections ou encore les fonds ouverts au public qu'ils soient publics ou privés.

Cette base de données sous forme de cartographie rassemble tous ces éléments afin de permettre des recherches plus approfondies sur les visages du patrimoine africain tel qu’il est conservé dans les musées en France. 

La recherche pour concevoir des dispositifs de médiation

L’exposition « VIH/sida : l’épidémie n’est pas finie ! » s’est tenue au Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille. Cette exposition a retracé l’histoire sociale et politique du sida (son apparition, les conséquences sociales de cette maladie, les mobilisations qu’elle a engendrées, etc…) en s’appuyant notamment sur les travaux menés par les travaux de Christophe Broqua de l’institut des mondes africains (CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

L’exposition s’est notamment interrogée sur l’héritage de l’épidémie, ce qu’elle a révélé, les avancées qu’elle a rendues possibles, principalement en termes de droits, mais également les reculs et les stagnations. Pour cela, elle a proposé un bilan des luttes, de leurs victoires comme des obstacles toujours présents.

Mettre le sida au musée permet également de réaffirmer toute son actualité, comme le montre le titre de l’exposition qui reprend un slogan historique d’Act Up : « L’épidémie n’est pas finie ! »

La recherche comme outil d’études de publics au sein des musées

Développé en 2011 par l’ingénieur en robotique Philippe Gaussier au laboratoire ETIS (CNRS/CY Cergy Paris Université/ENSEA) et l’anthropologue Denis Vidal, Berenson est un robot capable de simuler des émotions devant une œuvre d’art. En décortiquant le comportant des autres visiteurs et en entrant en interaction avec eux, le robot Berenson qui est doté de neurones artificiels, peut ensuite développer une préférence pour certaines œuvres exposées et le montrer à d'autres visiteurs en utilisant son visage pour sourire ou grimacer. À partir de cette base de connaissance du monde de l’art, Berenson développe sa propre réaction lorsqu’il rencontre des œuvres inconnues.  A travers ce robot, les chercheurs tentent de percer la complexité des modes d’apprentissage de l’esthétique par la robotique.