La revue Gallia : politique éditoriale et science ouverte

Résultat scientifique Archéologie

Créée par le CNRS en 1942 et hébergée aujourd’hui au sein du pôle éditorial de la MSH Mondes (USR3235, CNRS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Paris Nanterre), la revue Gallia – Archéologie des Gaules est une des principales revues d’archéologie nationale. En près de quatre-vingts ans d’existence, sa politique éditoriale a évolué pour s’adapter aux nouvelles orientations et pratiques de son champ disciplinaire, aux évolutions des outils et supports de diffusion et à la place spécifique qu’elle occupe au sein du paysage de l’édition française. Désormais, Gallia publie l’ensemble de ses contenus en accès ouvert et ses outils et modalités de production connaissent une profonde évolution liée à l’ouverture des données de la recherche publique. Accompagnée par les infrastructures de recherche nationales, elle propose aujourd’hui à ses auteurs la possibilité d’associer à une publication — papier et numérique — un dépôt électronique structuré et pérenne de données-sources.

Page d’accueil du site web de la revue Gallia

Une publication en Open Access

La revue Gallia publie annuellement un dossier thématique et des articles de synthèse (varia) sur les recherches et découvertes les plus signifiantes effectuées dans l’espace gaulois et gallo-romain que couvrent la France et ses pays limitrophes. Son champ chronologique s’étend ainsi de la Protohistoire à la fin des royaumes mérovingiens (800 av. J.-C. – 800 apr. J.-C.).Avec le concours de CNRS Éditions, la revue est publiée en accès ouvert immédiat sur le portail OpenEdition Journals « Freemium ») sous licence CC BY-SA. Les articles du varia sont déposés au fil de l’eau en version numérique et compilés en fin d’année en un volume papier ; le dossier thématique est quant à lui diffusé de façon concomitante en sortie papier et numérique.

Depuis 2018 (avec une rétroconversion des volumes 2010-20171 ), grâce aux outils développés par l’infrastructure de recherche Métopes2 , la production éditoriale s’opère dans un environnement normé, utilisant un standard de description structurée (XML-TEI), qui facilite l’édition multi-supports et assure à la revue une pérennisation de ses contenus et une haute qualité des métadonnées qui lui sont associées.

Un dépôt en archive ouverte intégré au processus éditorial

La revue dépose l’ensemble de ses contributions sur l’archive ouverte HAL le jour de la publication, avec l’ensemble des métadonnées et un embargo de douze mois sur le fichier éditeur. Elle propose une interface de consultation de ces dépôts via une collection dédiée.

Cette collection garantit d’une part des références précises permettant à la revue d’être facilement trouvée, d’être lue et correctement citée ; d’autre part, elle fournit au comité éditorial une vue synthétique et réflexive sur son propre corpus de publications, tous portails de diffusion confondus, participant d’une « aide à la décision » (appels à dossiers/articles, sollicitation d’équipes de recherche) en ciblant des champs géographiques, chronologiques et thématiques à investir ou à réinvestir, par l’interrogation d’un ensemble de métadonnées structurées.

Une revue numérique complémentaire : AdlFI

À la suite de la section « Informations » de la revue Gallia (1943-1986), puis de la revue Gallia Informations (1987-2001), la revue Archéologie de la France – Informations publie des notices scientifiques de l’ensemble des opérations archéologiques menées en France, en étroite collaboration avec les services déconcentrés du ministère de la Culture. Sa parution est continue et exclusivement numérique sur le portail OpenEdition Journals. Elle se compose, notamment, des Bilans scientifiques publiés depuis 1991 par les Services régionaux de l’archéologie.

Gallia est organiquement associée à la revue AdlFI, toutes deux soutenues par l’InSHS et le ministère de la Culture (sous-direction de l’Archéologie). Cette collaboration permet d’articuler deux temps de la recherche archéologique : l’une diffuse des articles offrant des points de vue synthétique et d’envergure nationale et internationale sur les données de terrain ; l’autre porte à la connaissance de la communauté scientifique et du grand public, sous forme résumée, les premiers matériaux issus de ces mêmes terrains.

Gallia et AdlFI, tout comme les revues Archéologie médiévale, Gallia Préhistoire et Préhistoires méditerranéennes, partagent en outre un vocabulaire commun pour indexer leurs contenus grâce au choix du thesaurus polyhiérarchique et multilingue Pactols développé par le groupement de service Fédération et ressources sur l’Antiquité (Frantiq, GDS3378, CNRS), facilitant ainsi les relations articles/notices et les recherches inter-revues.

 

 

  • 1Les publications de 1943 à 2009 sont accessibles sur le portail Persée L’ensemble est aussi disponible sur Jstor, pour un accès amélioré à l’inter-national
  • 2Méthodes et outils pour l’édition structurée.
Captures d’écran des revues Gallia et AdlFI sur OpenEdition Journals

Un dépôt de données associées aux articles

Depuis 2020, enfin, la revue permet à ses auteurs la publication et la valorisation de tous les types de données numériques en complément de leur article (fichiers textes, tableaux, sons, images, vidéos, modèles 3D), grâce à l’utilisation du service Nakala mis à disposition par la TGIR Huma-Num. L’accessibilité aux données et à leurs métadonnées, ainsi que leur « citabilité » dans le temps, sont assurés par l’attribution d’un identifiant stable de type DOI.

Après expertise scientifique du comité éditorial de la revue quant à la pertinence de la publication d’un jeu de données, son secrétariat de rédaction — accompagné du service Ingénierie documentaire de la MSH Mondes — définit en concertation avec les auteurs les formats et modalités de dépôt adéquats. Suivant la même chaîne opératoire que pour un article, la revue publie les données, en créditant les différents auteurs de chacune d’elles.

Le site web de la revue importe et recontextualise ensuite l’ensemble des contenus par l’utilisation des URL d’intégration fournies par Nakala. Il offre ainsi un nouveau point d’accès en lecture (visionneuses intégrées pour les images, les PDF, les tableaux notamment) ou en téléchargement. L’ensemble des métadonnées des publications de Gallia-AdlFI et leurs données associées sont par ailleurs moissonables par le moteur de recherche Isidore.

Le patrimoine archéologique est un bien culturel non renouvelable, souvent détruit in situ pour les besoins de la fouille. Des informations enregistrées sur le terrain à leur analyse ultérieure, jusqu’à leur mise en perspective historique, son étude oblige à un niveau élevé de restitution publique par la publication, qu’il s’agisse de notices résumées, d’articles ou de données associées.

Soucieuse de jouer un rôle incitatif en matière de publication archéologique, à l’adresse des scientifiques, des étudiants mais aussi du grand public, Gallia s’implique, en lien avec d’autres partenaires publics, dans la diffusion des données de recherche. Il s’agit pour elle de répondre aux besoins des archéologues et, au-delà, d’assurer une mission de service public de diffusion des connaissances archéologiques concernant le territoire national.

Schéma de production et de diffusion des articles et données de Gallia et AdlFI

Ce mouvement d’ouverture en sciences humaines et sociales, dont Gallia n’est que l’un des acteurs, participe d’un élan collectif rendu ici possible grâce à une collaboration étroite avec les infrastructures de recherche Métopes, OpenEdition et Huma-Num, aux interactions entre responsables d’édition/éditeurs-trices au sein des pôles éditoriaux des MSH (en particulier entre Nanterre, Caen et Aix-en-Provence) et aux échanges formels et informels, favorisés par les actions du réseau Médici et du GDS Frantiq, mobilisant des professionnels de l’édition publique, de la documentation et des bibliothèques.

Contact

Nicolas Coquet