© Aurore Le Maître

Cyril FrésillonPhotographe et réalisateur de reportages photographiques

Médaille de cristal du CNRS

Cyril Frésillon, de l’autre côté de l’objectif

Photographe et réalisateur de reportages photographiques pour CNRS Images depuis plus de 15 ans, Cyril Frésillon a été récompensé cette année par une médaille de cristal du CNRS. Ses travaux, œuvrant pour la valorisation de la recherche scientifique, ne comptent pas moins de 250 reportages incluant 11 000 photographies. Réalisées avec technicité et authenticité, ses images sont disponibles sur le site CNRS Images, le Journal du CNRS, la revue Carnets de science, les réseaux sociaux ainsi que sur des médias généralistes français et internationaux. 

Le travail de ce photographe passionné se distingue par l’importance des relations humaines tant il fait le lien entre scientifiques, services de communication et institutions de médiation et le grand public. Ce prix souligne au même titre son large champ d’action car rares sont les disciplines qui ont échappé à son regard d’expert. De la rencontre avec une momie copte au Musée des Beaux-Arts de Dunkerque, à la réalisation d’un diaporama sur les prouesses de scientifiques pour améliorer les capacités sportives en passant par des missions lointaines témoignant du changement climatique, Cyril Frésillon a plus d’un tour dans son sac. Portrait.

 

 

Suivre son sens premier
 

“La photo est une reconversion.” confie-t-ilPar une reprise d’études qui lui vaudra l’obtention d’un CAP puis d’un BTS en photographie, Cyril ne cache pas qu’au fond de lui la photo l’a toujours suivi : “L’image m’a toujours intéressé. Quand j’étais gamin, j’adorais recevoir ces images en guise de récompense” - “Mon sens principal c’est la vision.” Le déclic, il l’a eu en visionnant un reportage sur le photographe Raymond Depardon. “Son parcours est prodigieux, venant d’un milieu agricole, il n’était pas destiné à devenir photographe. Selon moi, il a développé un regard incisif.” raconte-t-il à propos de celui qui l’inspire encore. 

 

Après diverses opportunités dans la photographie de mode, de presse et de publicité qui lui ont permis de développer une technicité singulière, Cyril pose le pied dans le monde scientifique par une première expérience au Collège de France. Il raconte : “J’ai associé ma curiosité pour les sciences avec la photographie qui était mon métier.” 
 

“J’ai rencontré plusieurs Prix Nobel français et je me suis dis : quel métier !”

 

En rejoignant le CNRS en 2007, le photographe met à profit le mot qu’il considère clé : curiosité. Sensible aux questions environnementales et aux grands paysages, les sujets d’écologie le passionnent tout autant que les grands équipements de recherches : télescopes et accélérateurs de particules. “Dans mon travail, je passe d’un sujet passionnant à un autre en très peu de temps” confie-t-il à propos de la grande disparité des domaines scientifiques qu’il aborde.

 

Montrer les gens, raconter des histoires
 

C’est ainsi que Cyril définit son travail. Plus à l’aise derrière l’appareil que devant, son moteur est l’humain. Capable de réaliser des portraits, des vues en studio, des scènes de manipulations ou d’instruments, il met un point d’honneur à mettre en valeur celui ou celle qui expérimente. 

 

Pour cela, le photographe est toujours accompagné de ses flashs de studio, qu’il juge encombrants mais indispensables : “Tout le travail de la lumière est très important pour moi, la lumière c’est ce qui met en valeur.” affirme-t-il. Le regard affûté et avec une méthodologie réfléchie, il fonctionne en trois étapes : “Je pars du plan large où on voit la personne en train de manipuler dans son environnement et au fur et à mesure on va voir les mains, puis l’objet en petit sur lequel la personne travaille”. 
 

Mon vecteur à moi c’est de montrer les gens, de mettre en valeur le travail de ces hommes et ces femmes scientifiques”

 

Avec émotion, Cyril se remémore des sujets qui l’ont marqué “J’ai photographié des animaux sauvages au Botswana, je suis allé dans la Cordillères des Andes à 4000 m, je me suis retrouvé seul avec une momie entièrement dorée.”, mais avec la plus grande humilité confie-t-il : “J’ai encore pleins de trucs à découvrir.”