Jacques Laskar

Advanced Grant
J’étudie la dynamique des systèmes planétaires.
Jacques Laskar

Jacques Laskar est astronome, spécialiste de la mécanique céleste et en particulier de la dynamique des systèmes planétaires. Il cherche depuis plus de trente-cinq ans à obtenir les solutions pour le mouvement des planètes du système solaire les plus précises possibles, afin de pouvoir calculer l'évolution passée de l'insolation à la surface de la Terre, qui peut alors être mise en correspondance avec les variations climatiques enregistrées dans les dépôts glaciaires et sédimentaires. Il collabore pour cela avec de nombreuses équipes de géologues dans le monde entier.

Le parcours de Jacques Laskar en 5 dates

  • 1984 : Thèse de troisième cycle en mécanique céleste à l’Observatoire de Paris
  • 1985 : Entrée au CNRS comme Chargé de recherche (astronomie).
  • 1994 : Médaille d’argent du CNRS
  • 2003 : Élection à l’Académie des Sciences dans la section des sciences de l’univers.
  • 2020 : Obtention de l’ERC pour son projet AstroGeo, Advanced Grant 

ASTROGEO - Astronomical Solutions over Geological Time

Selon la théorie de Milankovitch (1941), les grands changements climatiques du passé sont dus aux variations de l'orbite de la Terre et de son axe de rotation, résultant de l'attraction gravitationnelle des autres planètes et la Lune. Ces variations peuvent être retracées sur plusieurs millions d'années (Ma) dans les enregistrements sédimentaires, bien que les mécanismes qui transfèrent l'insolation aux variations géologiques ne sont pas connus avec précision. Après les travaux pionniers de Hays et al (1976), la communauté stratigraphique s’est investie dans la recherche de cette empreinte astronomique. Au cours des dernières décennies, les solutions orbitales et rotationnelles de la Terre élaborées par l’équipe de Jacques Laskar ont été utilisées pour établir une échelle de temps géologique pour le Néogène (0-23 Ma), effort qui se poursuit actuellement vers le Paléogène (23 Ma-66 Ma). Néanmoins, l'extension de ces travaux sur l'ère mésozoïque (66-250 Ma) et au-delà est difficile, car le mouvement du système solaire est chaotique. Il n'est en effet pas possible de retrouver le mouvement orbital précis des planètes au-delà de 60 Ma à partir de leur état actuel.

Le projet AstroGeo a pour ambition d'aller au-delà de cet horizon de prédictibilité de 60 Ma et de fournir les bases pour une solution astronomique sur une grande partie des temps géologiques. Ceci ne sera possible qu'en utilisant les données géologiques en input, afin de contraindre la solution astronomique. Les archives géologiques seront utilisées pour retracer non seulement l’évolution de l'orbite de la Terre, mais de l'ensemble des planètes du système solaire.