Muriel Darmon

Synergy Grant
J’étudie les logiques sociales, notamment de classe et de genre, qui nous font devenir ce que nous sommes, par exemple en bonne ou en mauvaise santé.
Muriel Darmon

La sociologie de la socialisation s’intéresse à la façon dont la société forme et transforme les individus, et dont les individus acquièrent des façons de faire, de penser et d’être qui sont situées socialement, notamment du point de vue des rapports de classe et de genre. Muriel Darmon étudie plus particulièrement cette formation de dispositions et d’habitus au moyen d’études qualitatives ou ethnographiques dans les domaines des jeunesses, du corps et de la santé : elle a ainsi enquêté et publié sur les classes préparatoires aux grandes écoles, la carrière anorexique et son espace social, les groupes commerciaux d’amaigrissement, ou plus récemment les services de neurologie et de rééducation post-AVC.

Le parcours de Muriel Darmon en 5 dates

  • 2001 : Doctorat de sociologie (Université Paris 5 René Descartes)
  • 2002 : Nommée Chargée de recherche CNRS (CR2) dans le Groupe de Recherche sur la Socialisation, UMR 5040, Université Lumière Lyon 2/École Normale Supérieure de Lyon.
  • 2012 : Nommée Directrice de recherche CNRS (DR2) dans le Centre européen de sociologie et de science politique, UMR 8209, EHESS/Université Paris 1
  • 2017 : Elue Présidente de l’Association Française de Sociologie
  • 2019 : Obtention de l'ERC pour son projet GENDHI, Synergy Grant

GENDHI - Genre et inégalités sociales de santé : de l’incorporation aux trajectoires de prise en charge

Dans tous les pays européens, les inégalités sociales de santé restent marquées. De nombreuses recherches ont permis d'identifier un certain nombre de déterminants sociaux de la santé. Cependant, le genre, en tant que rapport social de pouvoir entre hommes et femmes, est rarement considéré comme un déterminant clé des inégalités en matière de santé. L’objectif de GENDHI est de comprendre comment le genre s’articule avec d’autres rapports sociaux (notamment avec les inégalités de classe sociale) pour construire des inégalités sociales de santé, de la petite enfance à l'âge adulte en passant par la jeunesse. La recherche est structurée autour de deux questions complémentaires :

  • Comment les corps (mal)sains sont-ils construits socialement ?
  • Le recours aux soins et la prise en charge par le système de santé sont-ils différents selon le sexe des personnes ?  

Le cadre théorique original qui est proposé sera testé à partir de l'analyse quantitative secondaire de six grandes enquêtes transversales de santé publique et de cohortes épidémiologiques, et à partir de matériaux qualitatifs originaux constitués de monographies familiales et d’entretiens avec des adolescent(e)s, des patient(e)s et des professionnel(le)s de santé, ainsi que des observations ethnographiques de différents moments de prise en charge médicale et hospitalière, en particulier dans le cas de quatre pathologies spécifiques du point de vue du genre (maladies cardio-vasculaires, dépression, cancer colorectal, Alzheimer).

L’approche est résolument pluridisciplinaire au sein des sciences sociales, associant sociologie, démographie, économie et épidémiologie sociale.